Une entrevue qui décrit bien ici mon parcours artistique et mon cheminement en peinture, réalisée en octobre 2009 par André Chapleau, ancien rédacteur en chef du bulletin d’information des arts visuels LE COMMUNIQU’ART.
Gilles Jean-Marie
Au-delà du regard
Pour Gilles Jean-Marie, l’art est une quête proche de celles des anciens maîtres qui cherchaient dans la lumière et la forme une façon de rendre compte de la vie dans toute sa glorieuse perfection. Ici l’importance du regard est primordiale, parce que sa source même est contenue dans la chose regardée. L’œil épouse la forme pour la révéler. Sans cette attention minutieuse, il ne peut tout au plus que saisir ses contours sans percevoir l’essence. C’est parce que le monde extérieur est en soi : il suffit de reconnaître et s’y retrouver pour en ramener des trésors de beauté. La sensibilité du réaliste est toute contenue dans sa capacité à ressentir à la place des choses qu’il peint. Au-delà du regard se trouve l’œuvre à venir, celle qui est inscrite en puissance dans le sujet. Puisant son réalisme à même le tissu du réel, le regard brigue une représentation parfaite, idéal vers lequel l’artiste tends toujours et encore, sans toutefois jamais l’atteindre.
L’obsession du réalisme
Le parcours de Gilles Jean-Marie est quelque peu atypique. Bien qu’il dessine depuis qu’il est tout petit, ce n’est qu’en 1985 qu’il commence vraiment à s’intéresser à l’art et qu’il prend ses premiers cours de peinture. Sa passion aura toutefois tôt fait de le mettre sur les ails de la création. Aussitôt qu’il apprend les fondements de son art, il prend des bouchées doubles : « J’ai eu quatre professeurs différents au fil des ans, ce qui m’a permis d’avancer rapidement. » Comme bien des débutants, il a commencé par imiter les grands maîtres avant de trouver sa propre voix : « J’ai reproduit beaucoup des toiles de peintres québécois, au début, comme Viateur Lapierre, par exemple… »